1930. Pendant que le père chôme, les enfants prennent la situation en mains. Les frères Fillion se débrouilleront tant et si bien que la récupération clandestine du bois d’emballage qui traîne dans le vieux port les conduira jusqu’au grand magasin de la rue Saint-Hubert et à l’aisance de toute la famille.
François Gravel excelle à brosser d’un trait les ventres creux de la Crise, les grandes bravoures et petites lâchetés de la guerre 1939-1945, la joyeuse consommation des années 50, la migration vers la banlieue ou vers Outremont, le culte des chères voitures...
La chronique est tenue par un homme d’aujourd’hui à travers de multiples tableaux piquants ou émouvants de personnages variés :
le frère retardé qui sait quoi faire avec les filles, le frère doué pour les études qui deviendra vendeur, ou tel autre aux prises avec l’alcoolisme, ou encore les soeurs Hélène et Thérèse, les trop bien mariées d’Outremont... On vient jusqu’aux temps récents où le magasin doit être vendu parce que la relève n’est pas au rendez-vous.
Note: 8/10
