dimanche, mai 31, 2020

Les souvenirs - David Foenkinos

Le narrateur, qui parle à la première personne, rêve d’être écrivain et est veilleur de nuit dans un hôtel.
Après la mort de son grand-père, qu’il n’a pas su accompagner dans ses derniers instants, sa grand-mère est mise en maison de retraite ; elle fugue – au poste de police, le policier qui recueille sa déposition demande : « est-elle majeure, votre grand-mère ? » ; il la retrouve dans son village natal et lui fait passer une journée en CE2, elle dont le grand regret est d’avoir dû, tout enfant, quitter l’école. Le texte est entrecoupé de souvenirs de personnages du roman ou de personnalités évoquées dans le récit – Gainsbourg, Alzheimer, Van Gogh, etc. Observateur plus qu’acteur, le narrateur navigue entre mort, famille et amour.

Note: 8/10

lundi, mai 18, 2020

Trop plein - Martin Talbot

À l'aube de ses quarante-trois ans, l'âge auquel son père est mort, un homme décide de se désencombrer de ses souvenirs, un par un, ne conservant que ceux qui lui paraissent encore utiles. Embarrassé comme il l'est par un pesant passé, une telle démarche lui semble nécessaire. Le roman qui rend compte de cette résolution est composé de quarante-trois courts chapitres, autant de morceaux du puzzle qu'est la mémoire: vivante, fuyante, retrouvée.

Note: 7/10

dimanche, mai 17, 2020

Nos séparations - David Foenkinos


Fritz et Alice forment un couple improbable : il est fils de hippies et elle appartient à la bourgeoisie catholique. Ils s'aiment et se déchirent, se détestent et se retrouvent. Ils finissent par avoir des enfants chacun de leur côté. Mais un jour, le fils de l'un rencontre la fille de l'autre lors d'un pèlerinage au Père-Lachaise sur la tombe de Jim Morrison.

«Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité.»Alice et Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.

Note: 9/10

jeudi, mai 14, 2020

La délicatesse - David Foenkinos


Nathalie et François sont heureux, ils s'aiment et semblent avoir la vie devant eux...
Mais, un jour, la belle mécanique s'enraye. François décède brutalement.
Veuve éplorée, le cœur de Nathalie devient une forteresse où même les plus grands séducteurs vont se heurter.
Sauf un : Markus, un collègue terne et maladroit, sans séduction apparente. Sur un malentendu, il obtient de la belle un baiser volé. Pour cet outsider de l'amour, c'est un signe du destin : il se lance à sa conquête... tout en délicatesse.
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"François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m'en vais. C'est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n'est guère mieux. On sent qu'on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu'un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c'est sympathique. C'est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitions la pomme ou l'orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d'abricot, c'est parfait. Si elle choisit ça, je l'épouse..
- Je vais prendre un jus... Un jus d'abricot, je crois, répondit Nathalie. 
Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité."

Note: 9/10

lundi, mai 04, 2020

Charlotte - David Foenkinos

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

Note: 9/10