samedi, janvier 30, 2021

Confidences d'Arsène Lupin - Maurice Leblanc


Les confidences d'Arsène Lupin, un retour aux origines ?

« Les confidences d'Arsène Lupin » évoquent davantage le Lupin des débuts, celui de Arsène Lupin, gentleman cambrioleur ou Arsène Lupin contre Herlock Sholmès. Lupin est tour à tour voleur et détective, parfois les deux, souvent il vole les criminels, jamais ne tue, et il affronte ses ennemis de façon tout à fait épisodique, sans que quiconque, humain, mystère, ou phénomène étrange, ne résiste bien longtemps à sa perspicacité ou à son ingéniosité.

C'est ainsi que Maurice Leblanc introduit le recueil, chronologiquement situé avant 813 ou L'aiguille creuse, mais écrit après : « C'était l'époque où Lupin, déjà célèbre, n'avait pourtant pas encore livré ses plus formidables batailles ; l'époque qui précède les grandes aventures de l'Aiguille creuse et de 813. Sans songer à s'approprier le trésor séculaire des rois de France ou à cambrioler l'Europe au nez du Kaiser, il se contentait des coups de main plus modestes et de bénéfices plus raisonnables, se dépensant en efforts quotidiens, faisant le mal au jour le jour, et faisant le bien aussi, par nature et par détermination, en Don Quichotte qui s'amuse et qui s'attendrit. »

Voilà, tout est dit. Alors, pourquoi Leblanc se lance t-il dans cette pause légère, au début 1911, avant de se relancer dans un roman assez sombre, Le bouchon de cristal peu de temps après ? Est-il fatigué ? A-t-il trop donné avec 813 ? Est-ce une nostalgie d'un personnage plus guilleret, moins lourd de réalité ? Un simple héros dont on peut rêver, sans failles, sans peur ni reproches, qui nous permet d'oublier le monde dans lequel nous évoluons ? Ou alors est-ce la période, de plus en plus tendue sur la scène internationale (Prusse, Maroc...) ou intérieure (bande à Bonnot...) qui pousse Leblanc à retrouver les origines pures et truculentes de son héros ?
Note: 7/10


Aucun commentaire: